Marie
Catherine ton corps épuisé qui va reposer en terre fera pousser des graines d'amour que tu as semées partout.
Ce qui vient en premier quand on parle de toi c’est ta gentillesse, ta générosité, mais aussi ta culture, ton intérêt pour tant de sujets.
Ton attention pour tous et particulièrement pour ceux qui ont eu le bonheur de croiser ta route nous manquera tant.
Pourtant aujourd’hui je ne te trouve pas gentille car tu as eu l’idée de trouver qu’un enterrement devait être joyeux… alors pour une fois je te trouve vache car pour moi comme pour nous tous, ce moment est d une violence et d’une tristesse infinie… tu voudrais que je les fasse rire aujourd’hui.. tu aurais dû demander plutôt à ton plaisantin de frère François , à ta petite Cléa de pousser un grand cri de vie qui fasse sourire tout le monde…ce que je peux vous dire, c’est que je ne vais pas traduire en russe, en langue du Congo, ces palabres sur Catherine, je vous promets je ne ferai pas aussi long qu’elle, à ses 60 ans… je dis ça je ne sais même pas si vous esquissez un sourire en vous souvenant de notre Catherine bavarde..
Dire que maintenant je vais devoir me satisfaire comme chez le psychanalyste de tes non réponses, blague de psy qui ne fait sourire que moi…
Avec Catherine il n'y avait pas de tabou, nous échangions sur tout, nos bonheurs, nos colères, nos sentiments intimes, les événements qui nous touchaient, nos vies au fil des décennies avec la dureté et le bonheur de vivre, sa mort annoncée et ce qu'elle ressentait.
Avant l'annonce de sa maladie, nous discutions et nous disions que nous avions aimé nos vies pleinement et que nous n'avions pas de regrets.
Aujourd'hui j'en ai un, celui que Milena ne puisse plus s'appuyer sur sa maman pour être mamie avec Cléa.
Chacun de nous ira puiser dans ses souvenirs pour retrouver cette force, cette énergie qu'elle savait déployer pour tous ceux qu’elle aimait et donc pour elle qui vivait de ses liens.
Pour moi, tu seras dans les gros nuages blancs, duveteux comme du coton dans lequel j'irai nicher mes souvenirs, mes pensées, mes émotions, notre complicité.
Merci Catherine d’avoir été celle que tu étais.